Projection-débat du vendredi 17 février 2023 à la Biocoop de Lons.

Installation de centrales photovoltaïques en milieux naturels Picarreau-Loulle-Mont-sur-Monnet

Il y avait environ 80 participants à cette réunion d’après le journaliste du Progrès. Voici ce que j’ai retenu et que je souhaitais partager avec vous.

Introduction par Vincent DAMS, JNE , qui se déclare partagé entre deux motivations, préserver la biodiversité et produire de l’énergie renouvelable. Il rappelle que dans l’esprit commun comme dans celui de la réglementation il s’agit, en ce qui concerne le photovoltaïque au sol, de produire du solaire sur les terrains dégradés. Le projet de Cévennes Energy sur le plateau de Balerne ne rentre absolument pas dans cette catégorie puisqu’il s’agit d’un projet de déboisement.

En ce qui concerne le parc de Picarreau, déjà en fonctionnement, il couvre 28 ha de panneaux au sol sur une parcelle réservée depuis 30 ans à une zone industrielle. Cependant, même sur des parcelles dégradées abandonnées depuis longtemps, ex des carrières, on constate que renait une nouvelle biodiversité.

L’étude d’un projet en matière environnementale débouche sur 3 choix https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Doctrine%20ERC.pdf :

  • éviter lorsque que la zone est de fort intérêt
  • réduire - à Balerne la caméra d’un bureau d’études a vu passer un lynx ce qui a conduit à la réduction d’un ha de la superficie du projet envisagé. Ce choix est étonnant lorsqu’on sait qu’un lynx évolue sur environ 280 km. De plus, il faut savoir que les cycles de la biodiversité sont bien plus longs ( plusieurs années ) que les deux mois d’une étude technique.
  • Compenser. C’est ce que propose Cévennes Energy - plantation de trois arbres dans la région pour un abattu.

Visionnage de la vidéo de présentation.

Florent, spéléologue Parcourt le secteur et pratique ses grottes et gouffres. Le plateau de Balerne est un karst exemplaire. Définition : Le karst est une structure géomorphologique résultant de l’érosion hydrochimique et hydraulique de toutes roches solubles, essentiellement des calcaires. Les karsts présentent pour la plupart un paysage tourmenté, un réseau hydrographique essentiellement souterrain (rivières souterraines) et un sous-sol creusé de nombreuses cavités : reliefs ruiniformes, pertes et résurgences de cours d’eau, grottes et gouffres. La grotte dite de Balerne est bien connue des spéléologues professionnels et amateurs ainsi que des club scolaires. Mais il existe d’autres grottes sur le plateau.

Grotte du bois des Combereaux Cavité où on trouve des araignées mais aussi du guano qui atteste de la présence de chauves-souris. Quand le calcaire est à nu on constate la présence de lapiaz. Celui de Loulle qui bénéficie d’une promotion touristique n’est pas un cas unique sur le plateau. On constate aussi la présence de lazines (fentes verticales), failles et gouffres, de résurgences et de pertes

Bois des Triennes Grotte de 20 m, grand abri et chauves-souris (grands-rhinolophes – espèce quasi menacée en France) . Le sol du plateau de Balerne est peu connu. Des spéléologues dont Florent font entrer les grottes dans les inventaires régionaux et nationaux. Ce travail bénévole est à la mesure de l’émotion qu’ils ressentent d’apprendre que le terrain risque de leur être fermé par le projet. Leur motivation est de protéger le karst.

Bois Biolet Présence de lapiaz.

JNE a rencontré trois fois les promoteurs les principaux lapiaz sont conservés mais pas les petits. Il y a eu un courrier adressé aux collectivités naturalistes. Les infos ne remontent que maintenant. Il y a le sentiment d’une course de vitesse.

Souci concernant l’hydrologie, on craint un effet domino car le réseau est très mal connu. Concernant les chauves-souris, 22 des 28 espèces recensées dans le Jura ont été observées sur le terrain de Balerne.

Question de la salle : quel est le mode d’entretien des panneaux solaires ? Quid des pluies de sable du Sahara ? Réponses contradictoires de la salle/ entretien avec des machines ou pas d’entretien nécessaire.

Question sur les délais d’avancée du projet ? Réponse le permis de construire a été déposé le 22 décembre. Demande consultation par un habitant refusée à Loulle, demande de consultation par JNE refusée ce 17 février. Le délai d’instruction prendra 6 à 8 mois.

Précision dans la salle Les communes vont recevoir une compensation financière qui est dérisoire en rapport du coût carbone du projet. A l’issue des 30 ans de fonctionnement du parc la remise en état sera à la charge des communes.

Présence dans la salle d’un participant à l’Eclatante SCIC de Lons-le-Saunier. Il s’agit d’un projet participatif et citoyen. Le projet avance et la première toiture sera équipée en avril. Pour plus de renseignements. https://www.facebook.com/scicleclatante/ Il existe d’autres initiatives citoyennes dans le Jura : la Fruitière à énergies, les centrales villageoises du Haut Jura .

NB Cette réunion était accueillie par la Biocoop de Lons malgré la demande d’annulation de la réunion formulée par l’avocate de Cévennes Energy tant auprès de la Biocoop de Lons que du siège national de Biocoop. L’espace accueillait sur les murs une expo photo d’Alexis Leclerc

https://www.leprogres.fr/environnement/2023/02/19/projet-photovoltaique-jura-nature-environnement-fait-de-la-pedagogie

https://www.leprogres.fr/encadres/2023/02/19/cevennes-energy-on-n-a-pas-ete-convie

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